L'énergie contre l'alimentaire Version imprimable

Le débat sur les agrocarburants est très actif. En effet,certaines personnes les présentent comme la solution aux pénuries des carburants issus du pétrole; pendant que d'autres les dénoncent car ils seront en concurrence contre les produits alimentaires nécessaires aux humains et aux bétails.
Ces agrocarbu
rants provoqueront la faim, la production risque d'entraîner une concurrence entres carburants et aliments qui laisseront les pauvres et les victimes de la faim à la merci de la montée foudroyante des prix des aliments et de l'eau. 
Les pays veulent pr
oduire toujours plus de carburant, par exemple, l'Europe veut d'ici 2020, introduire 20% d'agrocarburants dans les transports routiers. C'est un projet très ambitieux mais est-il vraiment réalisable? L'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques) accentue dans un rapport de 2006, le fait que d'introduire 10% d'agrocarburants dans les transports égaliserait 72% des surfaces agricoles de l'Europe. Pensez-vous qu'il resterait assez de terres pour produire des aliments pour nous?  Ce qui signifie que les pays européens, pour atteindre cet objectif, iront chercher des agrocarburants dans les pays du Sud où de vastes surfaces seraient disponibles pour ce genre de culture. Une nouvelle question se pose alors, Si ses terres qui avaient pour engagement l'alimentaire se tournent vers les agrocarburant, Comment nourrir la population en constante augmentation? 

 

En 2005, 30millions de tonnes d'éthanol représentait 628 millions de tonnes de blé + 702 millions de tonnes de mais +292 millions de tonnes de canne à sucre.
En 2020, 10% d'agrocarburants devrait représenter 40% des terres des Etats-Unis Entre 2000 et 2009, sa production a presque triplé: 20 milliards de litres est produit au Brésil, 40 milliards aux Etats-Unis et 3 milliards en France.
La fabrication d'éthanol aux Brésil à partir de cannes à sucre coûtent 2 fois moins cher qu'au Royaume-Uni. Conséquence: le Brésil veut multiplier par 5 la superficie consacrée à la canne à sucre ce qui veut dire, entre autre, recul de la forêt amazonienne, assèchement des zones humides et modification du climat.

La population est victimes de ces choix car les agrocarburants sont contre les droits de l'Homme.
La population ne doit-elle pas en avoir assez d'une alimentation purement économique? Les personnes pauvres consacrent 50 à 80% de leurs revenus à l'alimentation. Lorsque le coût de nourriture augmente de 1%, 16 millions de personnes tombent dans l'insécurité alimentaire. Si cette tendance actuelle continue, d'ici 2025, 1.2 milliards de personnes souffriront de la faim. L'aide internationale serait impossible étant donné que le surplus de production se retrouve directement... dans nos réservoirs d'essence!
Le droit de la terre n'est pas respecté car le développement des agrocarburants crée des conflits pour l'accès aux terre aux détriments des communautés locales, en Indonésie, par exemple, les tribus indigènes vivant de la chasse, de la pêche et de la cueillette sont expulsées de leurs villages par des incendies.
Le droit à la santé et à un environnement sain: la santé des populations est directement menacée par ces cultures et les méthodes employés. En Indonésie, le travail dans les plantations et les usines se fait dans des conditions affreuses; salaire, statut, dépendance mais aussi sanitaire  ( maladies de la peau, infections oculaires, ulcères de l'estomac ou encore problèmes de fertilité et de grossesse et autre...) qui sont provoqués par l'utilisation sans vigilance de plus d'une vingtaine de pesticides différents.



La guerre des mots! Version imprimable

Sur ce type d'énergie, les promoteurs sont en désaccord sur le mot à employer.
Ont préfèrent le préfixe "agro" pour montrer que la production de ce carburant est faite à partir de produits agricoles. Cela empêche la confusion avec l'agriculture biologique dite "bio" mais les gouvernements et les entreprises reprennent le terme de biocarburant pour berner le consommateur sur l'aspect écologique de ce produit qui n'en n'est rien.

Le bilan énergétique limité, inclut aussi une réduction minime des émissions de gaz à effet de serre (moins de 1,5%). Il est même probable que les agrocarburants aggravent le changement climatique, à cause notamment du changement d’affectation des sols, et de la déforestation qu'ils entraînent. Sans parler des menaces que les monocultures font peser sur la biodiversité, la consommation d'eau ou les risques génétiques via l’utilisation d’Organisme Génétiquement Modifié.


 

« La croissances des monocultures liées aux agrocarburants occasionne la destruction de la biomasse au Brésil. Le déplacement des zones d’élevage vers de nouvelles frontières agricoles est le principal facteur de destruction de la forêt amazonienne »
FASE / partenaire brésilien de la campagne

Une monoculture est une culture basée sur une seule espéce végétale.



Côté environnement, les agrocarburants ne sont donc pas exceptionnels. 






http://www.agrocarb.fr/les-agrocarburants.php