Si l’élevage a marqué une étape cruciale dans le développement de l’espèce humaine, ses dérives contemporaines risquent bien d’en amorcer le déclin. One Voice dénonce l’élevage industriel qui met en danger animaux, humains et même la planète toute entière…
 
Tout d'abord, un problème de santé public ; les nutritionnistes vous le dirons notre consommation en viande est beaucoup importante dans les pays occidentaux. Cette consommation engendre de nombreux problèmes de santé comme un risque élevé d'accidents cardio-vasculaires. Malgré tout ce besoin ne cesse d'augmenter. Cependant ce type d'élevage a un grave problème tout aussi important qui concerne les risques sanitaires dont les maladies graves ( maladie de Creutzfeldt-Jakob qui affecte le cerveau et plus généralement le système nerveux) et autres infections encore inconnus qui sont surveiller.
 
Pour répondre à la demande des consommateurs, l’élevage a dû changer. Son objectif est de produire le plus possible, le plus rapidement et à un moindre coût. C’est donc développée une forme d’élevage, intensif, l'élevage hors-sol. Mais les lois du marché ne prévoit pas tout , et en « produisant du vivant » on touche à un équilibre fragile.
Le temps et la rentabilité sont des facteurs importants et donc qui doivent être pris en compte. Les animaux doivent occuper le moins longtemps possible les locaux, et donner le moins de travail, question de rentabilité. Dans les élevages de volailles, les poussins de chair sont donc élevés en seulement 41 jours. En résulte pour le consommateur une viande certes à un prix accessible, mais de médiocre qualité, peu goûteuse, et réduisant fortement à la cuisson ce qui n'est pas fait pour satisfaire le consommateur. Dès lors un critère de qualité devient la durée d’élevage avant abattage (81 jours par exemple pour un label rouge).
Chez les éleveurs de bovins, une pratique courante, en particulier depuis l’interdiction des anabolisants (en 1988), consiste à faire saillir les femelles de réforme (issue des troupeaux laitiers et allaitants, donc amaigries) trois mois avant l’abattage pour en stimuler la croissance (l’engraissement). Pourtant les scientifiques doutent d’un effet réel de la gestation à ce stade. Les femelles de réforme représentent un tiers de la viande bovine en Europe, et plus de la moitié (54,3%) en France.

Conséquence sur la santé de l'animal; celle-ci est en danger car l’élevage intensif a des conséquences non négligeables sur leurs santés. Le contrôle strict de la qualité de l’air et de la température, par exemple, n’est pas possible. En 2003, au moins 2 millions de poulets et 35 000 porcs sont morts de chaleur suite à une canicule…
Et que peut-on penser également des brûlures dues au lisier, conséquence d’une litière qui n’est pas changée pendant la phase de croissance des poussins ? Les poulets de chair quant à eux, voient leurs muscles se développer trop vite. Leurs pattes et même leur cœur ont dû mal à suivre… En résultent de nombreux accidents cardiaques, et des problèmes douloureux aux pattes (déformations, fractures …). En outre, les organismes, ainsi affaiblis, sont particulièrement sensibles aux germes. Ces élevages sont donc de potentiels foyers épidémiques particulièrement dangereux… Les antibiotiques y ont été largement utilisés à titre préventif, curatif, mais aussi ,jusqu’en 2006 , comme stimulateurs de croissance. Ils ont ainsi contribué à la sélection de souches bactériennes résistantes, non seulement chez les volailles ou les porcs, mais également chez l’homme…
Le comportement de l’animal est ainsi lourdement affecté dans les élevages intensifs. Ses besoins fondamentaux en termes de comportement ne sont pas pris en compte. Les poules pondeuses son enfermées dans de très petites cages où elles ne peuvent pas bouger, les truies ne peuvent se soustraire à leurs petits qui cherchent sans arrêt à téter, les veaux sont tenus dans un état anémique (pour que leur viande soit blanche) et loin de leur mère.
Les animaux subissent stress et souffrances multiples. Et ainsi, ils luttent pour leurs survies à l’égard de leurs congénères en s’automutilent par ennui ou frustration. La réponse des éleveurs est troublante : le picage chez les poulets, le débecquage ; les manifestations agressives des bovins, l’écornage et la pose d’œillères… Les manifestations physiologiques s'éternisent : diminution de l’appétit et de l’activité génésique, affections cardio-vasculaires…

Vers un avenir incertain

Si l’élevage a longtemps était bénéfique à l’homme, la façon dont il est pratiqué aujourd’hui lui nuit énormément. L’homme est affecté par les conséquences désastreuses des pratiques contemporaines, mais d’autres espèces animales le sont également, ainsi qu’à une plus grande échelle, la planète elle-même. C’est une véritable catastrophe écologique! De plus, le manque de morale dont l'Homme fait preuve dans le traitement des animaux « de rente », est non seulement inadmissible mais aussi épidémique.

Rappelons pour conclure, cette citation de Marguerite Yourcenar :
« Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l’ignorance, l’indifférence, la cruauté, qui d’ailleurs ne s’exercent si souvent contre l’homme que parce qu’elles se sont fait la main sur les bêtes. Rappelons-nous, s’il faut toujours tout ramener à nous-même, qu’il y aurait moins d’enfants martyrs s’il y avait moins d’animaux torturés, moins de wagons plombés amenant à la mort les victimes de quelconques dictatures, si nous n’avions pris l’habitude des fourgons où des bêtes agonisent sans nourriture et sans eau en attendant l’abattoir. »