"L'élevage porcin, c'est l'industrie lourde de l'agriculture", déclame le vice président de la Cooperl Arc Atlantique, Patrice Drillet. Jamais entendu parler de la Cooperl Arc Atlantique? Mais si, rappelez vous! C'est cette coopérative qui abat plus de 5 200 000 porcs par an, soit 20% de la production porcine française à elle seul. Chaque semaine, 100 000 porcs, soit 1 toutes les six secondes.
En quarante ans, l'héxagone, pas peu fière de ses porcs, a employé de grands moyens pour industrialiser ses élevages. Certes, nous avons divisé le nombre d'exploitations agricoles par 50 (de près de 800 000 en 1968 à 15000 aujourd'hui) tout en multipliant par deux le bétail, mais d'après les paysans convaincus, il fallait bien ,un jour ou l'autre,quitter l'univers archaïque de l'élevage en plein air. Les petits cochons ne sont plus libre de déambuler dans leur petite cours sous un beau soleil: ce sont des clichés qui appartiennent maintenant à un petit paradis qui n'est plus à la mode.
L'avenir du porc était tout tracé, il devait se moderniser, s'adapter ou mourir; bref, survivre.
On devait uniformiser tout cela en jetant aux oubliettes les dizaines et dizaines de races rustiques qui existaient encore au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Aujourd'hui, nous avons le choix entre 4 espèces, pas une de plus: Landrace, Piètrain, Duroc et l'énorme Large White. Ce dernier étant très intéressant de point de vue génétique, en effet, il est issu de croisements entre porcs blancs du yorkshire et races chinoises qui ont été choisies pour la finesse de leur squelette(plus de viande que d'os) et pour leur aptitude à un engraissement rapide mais aussi pour leurs célèbres truies hyperprolifiques.
Le Larousse agricole de 1952 parlait encore avec fierté des races boulonnaise, normande, bressane...chaque région, peut être même chaque commune avait ses propres races. Les laboratoires de génétique n'avaient pas encore pris le contrôle de tout l'héxagone et du monde entier.
Pour les truies, la belle et douce Naïma de chez Pen Ar Lan est la petite préfèrée; connue pour ses qualités maternelles et sa qualité de carcasse. Naïma, prénom arabae signifiant la douceur du paradis. Heureuse? Je ne pense pas, malgré son instinct maternel particulièrement développé. Mais rappelons une chose, l'instinct maternel, chez une truie, signifie une prolificité exceptionnelle, des venues en chaleur très marquées, un ISSF court (intervalle de sevrage de saillie de fécondation, en d'autre terme, l'intervalle entre le sevrage des porcelets et la nouvelle saillie fécondante qui est ici de 6 jours maximum), mises bas rapides, excellente production laitièren très bonne qualité des tétines. Bref, ces supertruies sont récompensées au SPACE(Salon international de l'élevage).